Qu’est-ce qui à mon sens fait la qualité d’un spectacle au-delà de tout budget
ou décor colossal ?
S’évader de son quotidien quel qu’il soit, se faire emporter dans une histoire, retrouver l’envie d’avoir envie, être inspirée d’une manière ou d’une autre, peut-être même se surprendre à rêver, à voir les choses autrement…

Ressentir des émotions, avoir envie de se lever de son siège, , de bouger, de crier, de pleurer, d’applaudir, de dire merci !

STARMANIA 2022 à PARIS

43 ans après la première représentation au Palais des congrès de Paris, la comédie musicale ou plutôt l’Opéra Rock, comme ils disent, qui mêle chant et danse STARMANIA fait son grand retour à Paris d’abord puis en tournée en France et en Belgique !

Un spectacle musical de Luc Plamondon et Michel Berger, deux artistes qu’on ne présente plus !

RADIO CANADA

MATTON YANN / SIPA

BOCCON-GIBOD / SIPA

On dit souvent que pour apprécier les choses il ne faut pas avoir d’attente, mais difficile pour ma part de penser ainsi en allant voir Starmania !
Je pense à Daniel Balavoine, sa voix inégalable et si touchante, son énergie révolutionnaire, sa révolte, ses engagements et ses convictions.
Je pense aux fabuleux textes engagés et virulents de Luc Plamondon sur des compositions du talentueux et touchant Michel Berger. Aux chansons des plus techniques et des plus emblématiques du répertoire français tel que SOS d’un terrien en détresse, le monde est stone, ziggy ou le business man.
Je n’étais pas née lorsque cette œuvre est sortie, mais elle a toujours résonné dans le paysage artistique français, et l’image que j’en avais, c’était un spectacle des plus engagé, puissant, fédérant une équipe soudée qui veut défendre, dénoncer et partager le tout grâce à l’art, en y laissant ses tripes.
Parce-que soyons honnête les thèmes abordés résonnent très fort encore aujourd’hui en 2022 : de jeunes gens qui veulent devenir star, un milliardaire qui construit des tours qui veut prendre le pouvoir grâce à la prochaine élection présidentielle, le racisme, l’écologie, le genre, la sexualité, la criminalité, celles et ceux qui ne veulent pas rentrer dans les cases et se rebellent… J’ai pas envie d’être un robot… Métro boulot, dodo… Ça nous parle, non ? Et ce peu importe notre âge il me semble.

Alors oui nous sommes toutes et tous de grands nostalgiques, et il y a de ce fait beaucoup de revival et de remake, mais est-ce toujours une bonne idée ?

POURQUOI SE DEPLACER VOIR L’OPERA ROCK STARMANIA 2022 à PARIS

(et en France et en Belgique !)

LES ARTISTES : Sans eux autant allumer la télé !

Les chanteuses et les chanteurs sont toutes et tous excellents, surtout quand on connait la difficulté technique des chansons comme Sos d’un terrien en détresse ou de Le monde est stone.
Le chanteur jouant le rôle Johnny Rockfort, Côme, qui passe donc après Daniel Balavoine tout de même, a une sacrée signature vocale et endosse avec succès les titres Quand on arrive en ville ou Sos d’un terrien en détresse. Juste une frustration, la note finale de SOS d’un terrien en détresse… Génération Star academy oblige, on assimile souvent cette chanson à Grégory Lemarchal et sa note final, pleine d’émotion et de frissons. Mais un parti pris je suppose… La sensibilité est subjective !!!

Au même titre que j’assimile Ziggy à Céline Dion, et que malgré la magnifique voix de l’artiste-interprète Alex Montembault, l’interprétation est plus proche d’Emilie Jolie que celle de Céline Dion, dont on sent la physicalité, l’émotion et l’implication dans chacun des mots prononcés, dans chacune des notes émises avec tant de don de soi.
Le blues du business man m’a donné des frissons et ai à la hauteur des attentes concernant ce titre, et emporte les gens dès les premières notes. (L’engouement dans la salle se fait sentir à ce moment très précis !) Bravo l’artiste.
Besoin d’amour fait bouger les têtes (oui j’adore regarder les gens de dos, voir les têtes qui swinguent, les corps qui se meuvent dans un concert ou spectacle, et autant dire qu’à Paris ce n’est pas toujours gagné…)

Coup de coeur pour la chanteuse MAAG, prestance, grain de voix, élégance et ferveur.

Les musiciens jouent en live de part et d’autre de la scène, et c’est un pur bonheur ! On sent leurs énergies et leurs implications tout le long du spectacle.

Les danseur.se.s : Parce-qu’avant tout ils sont des êtres humains bourrés d’émotions qui nous font voyager !
Les danseur.se.s ont une énergie animale qui débordent de chaque pore de leur peau et rayonnent, mais sont malheureusement peu présents, peu mis en valeur, et peu mis en lumière. Et ce au sens propre, les lumières sont principalement sur les chanteur.se.s.
Il n’y a pas accès à leurs regards, à leurs visages, qui ont pourtant l’air si expressif au vu de leur langage corporel.
Parce-qu’un danseur.se est aussi un interprète, avec une physicalité, une énergie, mais aussi des expressions qui projettent vers le public, et des regards qui donnent du sens à une histoire, un spectacle, et qui connectent avec le public. Ces êtres dansants véhiculent ainsi des sentiments, des états, sinon pourquoi en engager ? pour combler une scène tel un décor ?
Le premier tableau tant attendu « Quand on arrive en ville » est très sombre, parti pris certainement, mais on ne voit pas les corps, ni les regards, ni les expressions. Même si la corporalité des six danseurs qui accompagnent Johnny Rockfort ont une prestance que l’on sent même à distance dans la pénombre, on se demande s’il y a un souci d’éclairage.
Un solo du danseur electro Jade Bayonne dans le noir, un solo d’un breakeur dans le noir.

On en veut plus !

LE CHOREGRAPHE : Parce-que mettre en mouvement des corps au service d’une histoire peut faire ressentir des émotions puissantes à un.e spectateur.trice ! D’où les spectacles de Danse me diriez-vous…

A la chorégraphie, Sidi Larbi Cherkaoui dont j’adore le travail depuis des années. Alors oui il est aujourd’hui connu du grand public parce-que Beyoncé et Jay Z ont fait appel à lui pour leur fabuleux clip au musée du Louvre pour leur titre APESHIT(voir la vidéo), mais son travail dans la Danse contemporaine n’est plus à prouver. Que ce soit en duo avec Akram Khan avec le spectacle Zero degrees(voir la video); Où l’écoute entre les deux artistes est telle qu’on dirait qu’ils ne font qu’un. (Parce-qu’au delà d’être chorégraphe, Sidi Larbi Cherkaoui est un danseur assez exceptionnel : Physicalité, prestance, fluidité, dextérité, musicalité, pureté, humanité …) , en collaboration avec Damien Jalet, ou pour ses propres pièces (Medusa pour le Royal Ballet, Stoic, Fractus , Fall pour le grand théâtre de Genève…) ; Le savoir au service d’une œuvre dite commerciale telle Stamania, intrigue !
Malheureusement il y a très peu de tableau dansé.
Deux sont disco et je crois savoir que Sidi Larbi Cherkaoui a fait appel à l’une de ses danseuses, la reine du Waacking en France Josépha Madoki, appelé aussi Princesse Madoki (qui était la seule danseuse française sur le projet de Beyonce et Jay Z au musée du Louvre pour APESHIT ) pour ces très beaux tableaux disco. Deux tableaux dynamiques, mêlant swingue et esthétique qui font du bien au moral !
Je crois reconnaitre l’univers de Sidi Larbi Cherkaoui sur le début du titre « Le monde est stone » avec les danseur.se.s en cercle au sol allongé les uns sur les autres mais fini par trouver une vidéo de Jenifer (sublimissime performance au passage) pour les 40 ans de Starmania sur France 2 (voir la vidéo)avec le même tableau, en tout cas le début, lors d’une émission télé datant d’il y a 3 ans, était-ce lui le chorégraphe ?
Une belle ligne de danseur en avant-scène pour un tableau rock, on dit oui, et … Encore !
Et le plus beau tableau dansé à mon goût, celui qui invite 20 danseurs dans une ambiance totalement rouge, en moitié du deuxième acte ! L’énergie du nombre de ses êtres humains bien vivants est vive et sublime, la pâte de Sidi Larbi Cherkaoui puissante.
Mais où étiez-vous tout ce temps ?!

LA SCENOGRAPHIE / LA MISE EN SCENE / LE FIL CONDUCTEUR / LA QUALITE DES DECORS : 
Les jeux de lumières sont intenses et impressionnants, on sent le travail du metteur en scène d’une part mais aussi des techniciens derrière, sacré travail !
Les décors sont grandioses, mais pas assez exploité à mon goût.
Chaque tableau fini par un noir, on a ainsi du mal à rentrer dans le spectacle, à être en immersion complète avec les artistes, l’univers, l’histoire, comme si chaque scène d’un film était coupée par un noir d’une trentaine de seconde. Les décors vont et viennent, tout comme les artistes, qui rarement sont réunis.
Il y a beaucoup de scènes où les chanteur.se.s sont seul.e.s sur cette scène grandiose, limite dans le noir.
Un merveilleux solo de guitare mais l’immense scène est vide et dans le noir, pendant que le chanteur se ballade dans la salle.
Je crois qu’il y a un profond désir de mettre en avant les textes et ainsi ses interprètes mais 6 millions de budget et une équipe de plus de 30 artistes, je dois avouer que j’en attends beaucoup, visuellement et émotionnellement !!!
Sentir le son de la musique live coulé dans les veines des danseur.se.s, transpiré de la peau des interprètes, au-delà de leur sublimissime voix venu d’un autre monde, que les corps s’exaltent, soient davantage investi sur certains tableaux.
Une fois de plus, je n’ai pu m’empêcher de comparer… Avec un autre spectacle musical produit également par monsieur Thierry Suc : Résiste.
Rare spectacle musicale, comprenant comédie, chant et danse, où le.a spectateur.trice rentre dès le début dans l’histoire sans jamais en sortir. La troupe ne fait qu’un, une osmose et une énergie folle se déploient tout le long du spectacle. Les artistes sont sur scène du début jusqu’à la fin, notamment les danseur.se.s qui pour une fois ne font pas office de décor qui vont et viennent mais font partie intégrante du spectacle, comme si ils étaient le prolongement du chanteur/de la chanteuse et vice versa. Dans ce show, on sent une troupe unie (et si ce n’est pas le cas, encore meilleur interprète ils sont !). Le.a spectateur.trice se lève plus d’une fois, et l’énergie provenant de la scène est sans égal. Il y a un vrai don des artistes en direction du public, ou en tout cas une exaltation des corps qui se diffuse jusqu’au siège de chaque spectateur.trice. (ce fut en tout cas mon sentiment et celui de celles et ceux avec qui j’ai pu échanger à ce sujet !!!)
J’ai ressenti cela dans Starmania à la toute fin, quand la troupe est réunie ensemble, en avant scène pour reprendre un medley des tubes déjà visité avant de saluer le public.

LA SALLE :

Parce-qu’un lieu nous enrobe de son histoire, de son univers, de son énergie, et qu’un espace ouvre à l’imaginaire, au rêve, à l’émerveillement (tant qu’on rêve encore… Que nos yeux s’étonnent encore… Rien n’est perdu…) !
Soyons honnête, la Seine Musicale est une salle magnifique, 6000 places où chacun.e a une visibilité franche sur la scène (petit clin d’œil aux salles qui font payer des places avec des poteaux devants, ou où les sièges sont installés de telle manière à ce que si vous ne payez pas le prix fort vous devez jongler avec les têtes de devant…), juste la distance fera la différence, mais même de loin, le/la spectateur.trice est respecté.e. On aime !
La sonorisation est dingue, et les moyens techniques à disposition sont assez phénoménaux (les jeux de lumières, le grand nombre de projecteurs, autour, au-dessus, à l’extérieur, à même le sol de la scène, les fumigènes, les plateformes tournantes sur scène, les possibilités de suspensions des artistes en aérien…)

La Seine musicale à Paris on dit oui !

STARMANIA 2022 à PARIS

(et en France et en Belgique !)

Vous souhaitez chanter des tubes intemporelles et incontournables ?
Vous voulez swinguer sur Besoin d’amour ? Frissonner sur « j’aurais voulu être… un artiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiste »? Vous voulez être emmener dans une dimension futuriste (lumière et décor à l’appui !) ?
Vous êtes nostalgiques de l’univers de Michel Berger et Luc Plamondon ? Vous voulez découvrir des athlètes de la voix ? Ecouter de la musique live ? Vous évader dans une salle envoutante ?
Foncez !

QUAND ET OU VOIR STARMANIA 2022 à PARIS ?

(et en France et en Belgique !)

Du 25 novembre 2022 au 29 janvier 2023 à Paris à la Seine Musicale !

Et en tournée dans toute la France à partir du 10 février 2023 : Lille, Amiens, Rouen, Amnéville, Nancy, Strasbourg, Dijon, Genève, Rennes, Nantes, Limoges, Lyon, St Etienne, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Marseille, Nice.
Et en Belgique, à Bruxelles !