La naissance d’une danse, c’est avant tout l’un des reflets d’une époque,
de la nécessité de s’exprimer d’une génération, un contexte singulier, un courant musical,
des personnalités hautes en couleur, pleines d’espoir ou qui font acte de résistance ;
En bref, une Danse c’est une histoire à part entière, et le Break a la sienne.
Le break est né au début des années 70, dans les ghettos du Bronx, quartier de New-York, aujourd’hui reconnu comme étant le berceau du rap et de la culture Hip-Hop, ils étaient à ce moment-là, assimilés à la violence, à la guerre des gangs, à la pauvreté, et au désarroi d’une communauté mise de côté.
Au début, ceux que l’on appellera plus tard les b-boy, s’exprimaient debout.
Influencé par le rock and roll, le Rocking ou Uprock se pratique, et les danseurs développent leur propre style : vif, belliqueux et compétitif. Les jeunes s’affirment, extériorisent et s’affrontent.
Ils se cherchent, et se jouent de leurs adversaires avec des mimiques provoquantes.
Leur objectif ? être le plus fort, le meilleur, gagner. Ils inventent ainsi le Toprock.
Inspiré également par la salsa, les danses africaines, les claquettes, le lyndy hop, ou même par un certain James Brown, le top rock va devenir la phase de préparation, ou de transition des mouvements qui vont s’effectuer au sol : plus de rage, plus de puissance, de physicalité, de revendication peut-être.
Le tout deviendra : le break.
Il va au fil du temps, se nourrir des films de Kung fu, de la gymnastique et de la capoeira ;
va évoluer avec les différentes ères musicales
(la funk, la soul, puis le rap qui lui aussi est en train de naitre) et bien sûr grâce à ses adeptes, qui s'entrainent, apprennent des uns des autres, testent, Photo 1 : Archives PYMCA/UIG - 1981 / Photo 2 Les Eastwood Rockers-1984 Crédit : Eddie Barford/Mirrorpix / Photo 3 Archive Michael Ochs - 1984
inventent, créent, au gré de leurs capacités et de leurs instincts.
Son nom vient du fait, que dans des soirées, Clive Campbell plus connu sous le nom de Dj Kool Herc, constate que certains passages de sa musique galvanise particulièrement les danseurs ;
Il décide alors de jouer en boucle ses parties du morceau que l’on appelle break ou breakbeat, et c’est ainsi qu’il surnomme ces âmes en trans, les breakers ou les B.Boy.
Ce même monsieur, va avec Lance Taylor (aka Afrika Bambaataa) et Joseph Sadler
(aka Grandmaster Flash), dj également, décider de proposer des activités artistiques aux jeunes, pour les éloigner au maximum de la rue et de ses dérives.
Les trois artistes proposeront : Le rap, le graffiti, le breakdance et le deejaying,
c’est la naissance du Hip-Hop.
Joseph Sadler aka Grandmaster Flash Clive Campbell aka DJ Kool Herc Lance Taylor aka Afrika Bambaataa Photo : Getty images Photo : Getty images Photo : Archive David Corio/Michael Ochs
Des groupes se forment et le break devient de plus en plus acrobatique, performant et explosif :
tour sur la tête, saut sur une main, vrille sur le dos ; Les épaules, les coudes et les mains deviennent des appuis solides et de puissants propulseurs, le dos sert de rebond,
les corps dépassent leurs supposés limites et s’exaltent.
Crédits : Red Bull BC one / Little Shao / Nika Kramer
La discipline s’essoufflera, mais trouvera plus tard ses lettres de noblesses grâce à l’organisation de compétitions. Les célèbres battles ne feront que faire rayonner la discipline et aideront certains à se professionnaliser grâce des rémunérations et des sponsorings.
Crédits : Red Bull BC one / Little Shao / Nika Kramer
Les deux plus gros battle de break internationaux sont le battle of the year, né en 1991 où les danseurs s’affrontent en groupe, et le Red bull bc one, né en 2004 où les danseurs s’affrontent en solo.
Des rencontres annuelles où les plus grands breakeurs du monde entier et (breakeuse depuis 2018 pour le red bull bc one) se rencontrent et se mesurent devant un jury.
Crédits : Red Bull BC one / Little Shao / Nika Kramer
29 éditions pour l’un, 14 pour l’autre, les corps athlétiques et habités continuent de s’animer, avec la fervente volonté de faire ses preuves ; si bien qu’en 2020, l’art de breaker fait son entrée, à la fédération française de Danse et fini par être choisi comme discipline pour les Jeux Olympiques 2024.Décision qui divise, mais on a tous je crois, hâte de voir ça !
Du besoin de s’exprimer et de survivre, à la reconnaissance d’une discipline athlétique de haut niveau, le break continue de faire son chemin… Hâte de voir demain.
Céline Taranto, artiste et entrepreneuse, a créé la Méthode Taranto après une carrière en danse enrichie par une exploration approfondie du corps et des pratiques somatiques. À travers son studio, le Studio Méthode Taranto & Co, elle offre des cours de Barre au sol uniques, fruit de son apprentissage continu. Céline combine sa passion pour la culture et le mouvement avec des initiatives telles que son podcast et les Escapades Bien-Être.
Site internet : methode-taranto.com
Instagram @celinetaranto_
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